Collection :

Résistants de la MOI à Grenoble et en Isère

(1940/1944)

« La pan­théo­ni­sa­tion des époux Manouchian en février 2024 a été un évé­ne­ment fort impor­tant ren­dant hom­mage à la fois à la résis­tance étran­gère et com­mu­niste. À cette occa­sion, il a été essen­tiel­le­ment ques­tion des com­bat­tants de l’Affiche rouge, Francs-tireurs et par­ti­sans de la Main‑d’œuvre immi­grée (FTP-MOI), qui avaient pris les armes contre l’occupant et ses sou­tiens dans la capi­tale et ses envi­rons. Cette com­mé­mo­ra­tion « pari­sienne » a un peu estom­pé le fait que les FTP-MOI ont non seule­ment exis­té, mais sur­tout joué un rôle capi­tal dans un cer­tain nombre d’autres grandes villes du pays, à Toulouse avec la « 35e Brigade », à Lyon avec l’unité « Carmagnole », à Grenoble avec « Liberté », à Marseille avec la « Compagnie Marat »…

Ces dif­fé­rentes orga­ni­sa­tions « civiles » mises en place au cours de la Seconde Guerre mon­diale par la MOI – pour beau­coup, issues du « groupe de langue » juif – avaient pour nom Union des Juifs pour la résis­tance et l’entraide (UJRE), Union de la jeu­nesse juive (UJJ), Mouvement natio­nal contre le racisme (MNCR)… Mais il y avait aus­si le Mouvement pour l’indépendance hon­groise (MIH), les Jeunesses gari­bal­diennes, etc.

Ce qui s’est pas­sé entre 1942 et 1944 en région gre­no­bloise me semble par­fai­te­ment illus­trer cette réa­li­té qu’a été la co-pré­sence et la com­plé­men­ta­ri­té entre les orga­ni­sa­tions « civiles » et l’organisation « mili­taire » de la MOI, réa­li­té assez géné­ra­li­sable aux situa­tions consta­tées dans d’autres villes. En me limi­tant à un ter­ri­toire don­né, celui de l’Isère, et même essen­tiel­le­ment à Grenoble et à sa ban­lieue, je peux me tenir au plus près des pro­ta­go­nistes et mettre en évi­dence ce qu’était l’activité au quo­ti­dien de ces résis­tants de la MOI, com­bat­tant avec ou sans armes ». Claude Collin

Du même auteur :
(2023)
Catherine Varlin-Winter, résistante, militante, journaliste (1925-2004) 
(2022)