Ils ont participé à la Résistance où ils ont eu une conduite héroïque. Dans l’enthousiasme de la Libération, certains se sont engagés pour la durée de la guerre qui se poursuivait en Extrême-Orient contre le Japon. D’autres ont même intégré l’armée de métier. Dans la lutte clandestine, ils avaient rêvé de reconstruire une France fraternelle et généreuse. Ils découvrent en Indochine un système colonial injuste et oppressif où l’indigène n’est pas considéré comme un être humain à part entière. Ils se sont battus pour libérer leur territoire de l’occupation étrangère et ils se retrouvent face à des combattants qui luttent pour leur indépendance nationale. Ils étaient du côté des victimes, de ceux qui avaient été pourchassés, arrêtés, torturés, déportés, fusillés. Ils sont dans une armée qui utilise parfois les mêmes méthodes que ceux qu’ils combattaient quelques mois ou quelques années auparavant. Si leurs constats sont souvent très proches, leurs réactions vont être différentes. Certains vont démissionner, d’autres essayer de « remplir leur mission au moindre mal ». Certains, fort peu, feront le saut et passeront au Viêt-minh…