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Les Étrangers de la MOI dans la Résistance

À la veille de la Seconde Guerre mon­diale, les étran­gers sont entre 2,5 et 3 mil­lions sur le ter­ri­toire fran­çais. Les pre­miers venus, Italiens et Polonais, sont des immi­grés éco­no­miques arri­vés en France au len­de­main de la guerre de 1914 – 1918 pour com­bler les vides dans le pro­lé­ta­riat français.

Mais les évé­ne­ments qui secouent l’Europe et le Moyen-Orient entre les deux guerres pro­duisent aus­si un afflux non négli­geable de réfu­giés et d’apatrides vers la France. Arméniens, Juifs, anti­fas­cistes fuyant l’Italie de Mussolini, anti­na­zis fuyant l’Allemagne d’Hitler, Autrichiens refu­sant l’Anschluss et enfin répu­bli­cains espa­gnols chas­sés par la vic­toire de Franco.

Les com­mu­nistes étran­gers séjour­nant sur le ter­ri­toire fran­çais res­tent sous l’autorité du PCF et doivent s’affilier à une cel­lule de ce par­ti, mais ont la pos­si­bi­li­té de s’organiser en « sous-sec­tions par natio­na­li­té » ou « sous-sec­tions de langue ». La Main‑d’œuvre étran­gère (MOE) — puis Main‑d’œuvre immi­grée (MOI) — est née.

La construc­tion des FTP-MOI, comme celle des FTPF, est lente, pro­gres­sive, non entiè­re­ment pen­sée et maî­tri­sée, même si, en arrière-plan, le PCF et la MOI pro­posent une ligne poli­tique et mili­taire à suivre. L’organisation des FTP-MOI est cal­quée sur celle des FTPF.

Enfin, si les chiffres d’actions cités sont par­ti­cu­liè­re­ment impres­sion­nants en soi, ils le sont encore plus quand on les rap­porte au nombre réduit de com­bat­tants impli­qués : les FTP-MOI pari­siens étaient sans doute moins de 120. Toulouse ne comp­te­ra jamais plus de vingt à trente membres. Quant aux FTP-MOI de Lyon et Grenoble, ils sont moins de cent jusqu’à la veille du débarquement.

Du même auteur :
Catherine Varlin-Winter, résistante, militante, journaliste (1925-2004) 
(2022)