Comment un petit territoire s’est-il construit sa propre histoire ? Des historiens se sont spécialisés dans cette histoire de Mayotte et de son environnement, de l’océan Indien à la côte orientale de l’Afrique. L’Histoire doit donc nourrir des réflexions sur l’identité historique de Mayotte, sur ses caractéristiques propres par rapport à La Réunion ou Maurice, par exemple.
On ne peut que songer à la notion de « modèle ». Est-ce que Mayotte va être capable de concevoir sa propre stratégie de développement et d’intégration, de mettre à jour
sa propre « philosophie » sociétale, en vue de cimenter la cohésion de sa société, et de faire mûrir un champ culturel varié, « exotique » donc original, par rapport à l’américanisation ambiante des codes culturels ou à un risque de « métropolisation » ? Des îles (ou archipels) peuvent être érigées en « modèle » : le modèle cubain tout d’abord (communisme),
bien sûr, le modèle Fidji (instabilité et incertitude), le modèle Maurice (démocratie, pluralisme ethnique et esprit d’entreprise), le modèle Seychelles-Sainte-Barthélémy
(terrain de loisirs pour bourgeoisies moyenne et supérieure), le modèle Jersey-Guernesey-Bahamas (off shore financier et fiscal), etc. D’autres îles-archipels français (Guadeloupe, Martinique, Réunion) peuvent bien sûr eux aussi nourrir le débat, sauf à parler de « contre-modèle » à leur propos (dépendance vis-à-vis des subsides de la Métropole, inégalités fortes, urbanisation et déclin d’une économie rurale autonome, etc.).