La France a sans cesse exalté la mémoire de sa puissance maritime, qu’elle ait épaulé sa puissance militaire, contribué à ses échanges commerciaux et enfin qu’elle ait servi de support logistique au déploiement des deux empires coloniaux successifs, y compris pour la traite des Noirs, puis pour entretenir l’espace économique de « la plus grande France ».
L’effondrement des empires coloniaux, la concurrence des chantiers navals asiatiques, le rayonnement des pavillons de complaisance bénéficiant de conditions sociales et fiscales alléchantes, la révolution des porte-conteneurs, puis la globalisation et la reconfiguration des principales lignes de flux de biens de consommation et d’équipement ont remis en question la force maritime des pays européens classiques.
Le « patriotisme économique » a poussé les parties prenantes (État, ports, armateurs, métiers portuaires, logisticiens, chantiers navals) à préserver des positions compétitives au nom des rapports de force « géoéconomiques ». L’ouvrage précise ces enjeux généraux, ainsi que les politiques volontaristes des acteurs impliqués, publics ou privés.
Le livre scrute ensuite une douzaine de secteurs où les enjeux de la puissance économique maritime sont concernés. Il analyse l’évolution de chaque secteur et les concepts de compétitivité, de rapports géoéconomiques et donc in fine de puissance économique.