L’Indochine, la « perle de l’Orient » de l’Empire colonial français, était, selon l’expression d’Alexandre Varenne, gouverneur général, comparable à une bijouterie située dans un quartier mal famé…
En cette fin de 1927, la belle colonie va basculer dans la tempête de la crise politique puis économique. Des protagonistes vont alors s’y affronter de façon implacable, dans une lutte à mort : les patriotes vietnamiens qui, communistes ou nationalistes, las du joug colonial veulent s’en émanciper. Ensuite, les grands barons de la finance, regroupés autour de la Banque de l’Indochine et ses alliés, qui vont mener une guerre économique sans merci pour le contrôle des plantations, d’hévéas. Sont également en jeu les grandes manœuvres politiques et diplomatiques, souvent nauséabondes, entre Hanoi, le Yunnan et Shanghai, face à la deuxième révolution chinoise du Guomindang et du Parti communiste chinois, qui vient menacer l’Indochine à ses portes.
Plongée au sein de ce maelstrom d’une infinie complexité, l’équipe du commissaire de police spécial de sûreté indochinoise Ours Antoine Campanella, composée de son fidèle adjoint l’inspecteur principal Ange Mancini, deux « pays » de la belle Corse, d’Albert, le tueur vietnamien sadique et de Lang, le révolutionnaire retourné, nous entraîne dans les méandres de l’Indochine des années vingt. Ces flics de choc devront lutter à la fois contre les réseaux communistes de Nguyên Ai Quôc, le futur Hô Chi Minh, contre les faux-monnayeurs, les trafiquants d’opium et les proxénètes, de Saigon à Hanoi et à Shanghai.
Truculent à l’image de San Antonio, épique à celle de Malraux, mais aussi policière à l’inspiration d’un Jean-Patrick Manchette ou d’un James Ellroy, L’Indochine des tempêtes est également un manuel d’histoire complet et véridique de cette période de l’histoire de France en Extrême-Orient.