Ce mardi 18 mai 1880, dans la coquette ville de Saintes, une insouciante et jolie demoiselle s’apprêtait à s’engager dans l’étroite rue Monconseil, perpendiculaire à la Charente.
Après avoir déjeuné chez sa mère, où elle demeurait, elle reprenait le chemin de l’atelier où elle travaillait comme couturière.
À peine avait-elle pénétré dans la rue Monconseil qu’une femme élégante d’une trentaine d’années, postée sur le seuil de son hôtel particulier, la héla : « Mademoiselle ! Mademoiselle ! »
La jeune fille se retourna et reçut à deux reprises, un puissant jet d’acide au visage, qui la défigurera à vie.
Cette sauvage et cruelle agression, survenue dans la paisible cité charentaise, va avoir un retentissement considérable. La presse locale, régionale et nationale en fera ses délices, jusqu’à un quotidien néo-zélandais qui en rapportera les principaux épisodes.
Un célèbre écrivain, Alexandre Dumas fils, se passionnera pour cette affaire.
Cette affaire retentissante en son temps, témoignage de la société de l’époque, fait écho au meurtre raconté et analysé par Jacques-Edmond Machefert dans la même collection : Saintes frayeurs. Saintes 1961.