La lettre d’imprimerie est à tel point omniprésente dans notre environnement, que nous y recourons inconsciemment, sans plus s’en soucier que des muscles et des nerfs commandant nos mouvements en relation avec notre cerveau. Au-delà de sa présence dans les livres, les journaux ou certains de nos courriers, elle est partout, nous invitant à la lecture, quasi machinale, de toutes les informations qui jalonnent nos déplacements : noms des rues, enseignes des commerces, destinations et stations des moyens de transport, affiches…
Représentatifs des objets désignés et instantanément reconnaissables, ou symboles conventionnels, voire abstraits, nécessitant une initiation interprétative, les signes d’écriture sont porteurs de messages. Ils doivent nécessairement revêtir certains attributs dont, parmi les principaux : la qualité des tracés, leurs alignements et le côtoiement harmonieux de chacun d’entre eux avec tous les autres, quelles que soient leurs formes. Le dessin des lettres procède, à ce titre, d’un art spécifique.
Mais indépendamment du support qui en impose la forme, un texte peut-il être clair sans une certaine esthétique de sa présentation générale ? Peut-on faciliter la lecture d’un message, sans se soucier du confort, voire du plaisir visuel, ménagés à l’intention de ses destinataires ou pour donner à quiconque envie de le consulter ? Poser ces questions c’est y répondre, même si les techniques de communication numérique contemporaines ont tendance à en négliger les impératifs.