Les sagesses taoïste et bouddhiste se sont rencontrées et mutuellement enrichies dès le deuxième siècle, notamment dans la plaine du fleuve Rouge, alors extrémité méridionale, plus ou moins autonome de l’empire chinois. Pendant un millénaire, et non sans défendre leur particularisme, les moines lettrés du Gia Chi – An Nam ont participé activement à l’approfondissement de la civilisation, offrant finalement la perspective d’une haute spiritualité naturelle par la religion bouddhiste ou par une difficile intuition immédiate. Ce fut l’École de l’Esprit, pour laquelle on reprit au Xe siècle le terme indien dhyana, transcrit chan [na], vietnamien thiền, japonais zen. Méfiants envers les enseignements théoriques, ils y ont privilégié l’éveil personnel, aidé par des maîtres plutôt guides spirituels, auteurs de dialogues et de stances décourageant les spéculations intellectuelles, et menant aux évidences naturelles.
La dynastie Tran s’est imposée au XIIIe siècle dans et hors de l’An Nam – Ðai Việt, alors avec le Japon bastions extrêmes de la résistance contre les invasions mongoles. Ses rois ont consolidé le rôle du bouddhisme comme l’âme nationale. Ils ont élaboré une littérature, dans l’esprit et la langue de la sagesse chinoise, mais en libre choix, qui en fait pour le Việt Nam un héritage culturel aussi important que les livres classiques confucéens. Les Propos du prince Tran Tung (1230−1291) mis en forme, Tuệ Trung thượng sĩ ngữ lục, sont parmi les oeuvres les plus importantes qui nous sont parvenues.
Du milieu du XIXe au début du XXe siècle. (Géographie administrative).
(2001)