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L’anti-occidentalisme chinois

De l’occidentalisme anti-traditionnel à « l’occidentalisme anti-occidental »

Depuis les années 1990, sévit, dans les cercles du pou­voir et cer­tains cou­rants de pen­sée chi­nois, un anti-occi­den­ta­lisme inter­pré­té ici comme l’expression d’un natio­na­lisme rétro­grade, ou encore comme un refus de la démo­cra­tie dont l’Occident serait le paran­gon ; mais quelle que soit sa part de véri­té, cette vision assez réduc­trice en dit aus­si long sur la sino­pho­bie sévis­sant dans l’Hexagone depuis que la page de fer­veur maoïste a été refer­mée à la fin des années 1970. En effet, la dis­tan­cia­tion, voire l’hostilité chi­noise à l’égard de « l’Occident » recouvrent une grande varié­té d’attitudes, allant du natio­na­lisme, de fait, le plus étri­qué et xéno­phobe à une éman­ci­pa­tion du sur­moi occi­den­tal qui sur­plombe l’histoire intel­lec­tuelle chi­noise depuis plus d’un siècle : en un mot, il s’agit d’un phé­no­mène intel­lec­tuel beau­coup plus com­plexe que ce que son appa­rence binaire, oppo­sant la Chine à l’Occident, laisse a prio­ri pen­ser.

Du même auteur :
De sa préhistoire à nos jours 
(2022)