Préface de Serge Klarsfeld. Postface de Mgr Dagens, ancien évêque d’Angoulême et membre de l’Académie française.
« Revenu d’Auschwitz, il me dit y avoir vu mes parents, mes frères et ma sœur. Selon son témoignage, ma mère, mes frères et ma sœur ont été immédiatement gazés et brûlés. Mon père, lui, a vécu trois mois encore en travaillant, puis ses jambes ont lâché et il a été envoyé au four crématoire. Quand j’ai entendu ça, je ne l’ai pas cru. Dix ans encore après, je courais dans les rues derrière un passant que je croyais reconnaître. (Robert Frank)
« Les auteurs de La Rafle d’Angoulême, Gérard Benguigui et Frank Svensen, ont le mérite immense de s’être passionnés pour ce tragique événement et pour ne pas vouloir qu’il tombe dans l’oubli […] par un livre relatant la genèse historique de la rafle et la faisant partager aux lecteurs grâce aux témoignages des survivants. » (Serge Klarsfeld)
Le 8 octobre 1942, à l’aube, débute à Angoulême une vaste opération policière. Voulue par les autorités allemandes, elle mobilise les forces de police et de gendarmerie du département. Cette nuit-là et les jours suivants, 442 juifs sont arrêtés, dont un grand nombre d’enfants et de nourrissons. Ces familles sont « regroupées » dans la salle philharmonique, aujourd’hui conservatoire de musique Gabriel-Fauré, place Henri-Dunant, à Angoulême. Elles y demeurent plusieurs jours, dans des conditions épouvantables, jusqu’à la déportation de 389 personnes vers Drancy puis vers le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau. Fruit d’une patiente collecte et d’échanges avec les survivants, premier ouvrage sur le sujet, La Rafle d’Angoulême donne la parole de façon saisissante aux témoins directs de la rafle du 8 octobre.