Le témoignage dans le domaine historique est un des éléments essentiels afin de mieux appréhender une période. Celui de Jacques Chevillet, soldat de la Grande-Armée, fait bien partie de cette « ouvre de mémoire ». Jamais réédités depuis 1906, date de leur première publication (chez Hachette), et rédigés par l’auteur très peu de temps après les faits, ces « Souvenirs d’un cavalier de la Grande-Armée » sont ceux d’un personnage au destin atypique. Chevillet s’engage dès l’âge de 15 ans au sein du 8ème chasseurs à cheval. Il sera présent, jusqu’en 1809, lors des principales campagnes de l’Empereur. Ainsi, de la Hollande à l’Autriche, le lecteur suit ce jeune cavalier à travers l’Europe en guerre. L’auteur de ces souvenirs ouvre grands les yeux et note avec précision tout ce qu’il voit. Dans une correspondance adressée à son père et à un ami, il raconte, commente avec talent, les différents épisodes de sa carrière militaire. Puis, le 5 juillet 1809, lors de la bataille de Wagram, son parcours s’arrête brutalement. Cet épisode ultime au cours duquel il est blessé grièvement, donne une intensité supplémentaire à sa narration. N’écrivant pas dans le but d’une justification quelconque, Jacques Chevillet a laissé un récit qui forme, sans nul doute, un des plus vivants documents sur cette épopée napoléonienne ayant marqué non seulement notre histoire mais également, celle de l’Europe tout entière.