Les religions et les Églises ont souvent encadré les populations d’outre-mer, ce que l’administration française n’avait guère les moyens de faire. Une application limitée, voire nulle, de la loi de Séparation, les mesures d’adaptation prévues pour les dom, les « intérêts propres » reconnus aux tom par le biais de statuts d’autonomie, font que les rapports entre les autorités et les Églises, le poids de celles-ci dans la vie quotidienne, dessinent une France d’outre-mer aux multiples visages. De Mayotte avec l’islam, à la Polynésie française où les réunions politiques commencent par une prière (œcuménique), les situations sont originales et diverses. Comment l’État s’accommode-t-il de ces particularismes ? Comment les autorités décentralisées utilisent-elles ou contiennent-elles les volontés des Églises ? Comment ces dernières tentent-elles d’influencer les autorités et les électeurs ? Comment les citoyens d’outre-mer conçoivent-ils la République française qu’on leur présente laïque ? La France est plus diverse qu’on ne le dit généralement. Cet ouvrage tente de répondre au travers des relations Églises/autorités à cette question : l’outre-mer français, est-ce bien la France ?