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Pouvoir impérial et élites dans l’Inde moghole de Jahāngīr

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30 août 1569. Naissance près d’Agra de celui qui devien­dra le qua­trième monarque de la dynas­tie moghole (1526−1857) : Jahāngīr de son nom de règne, un des prin­ci­paux pro­ta­go­nistes de cet ouvrage. Son père Akbar était doté d’une ascen­dance dou­ble­ment pres­ti­gieuse puisqu’il avait pour ancêtres à la fois le Mongol Chingīz Khān (Gengis Khan, mort en 1227) et le Turc Tīmūr (Tamerlan, mort en 1405) — deux insa­tiables conqué­rants qui avaient por­té l’idée d’empire uni­ver­sel à tra­vers l’Eurasie et dont la mémoire est encore bien vivante.

Centré sur le règne de Jahāngīr (1605−1627), l’ouvrage en pro­pose non pas une his­toire linéaire, mais une relec­ture ciblée basée sur la mise en regard d’une large palette de sources impé­riales et non-impé­riales (chro­niques, mémoires, lit­té­ra­ture « confes­sion­nelle » et docu­ments admi­nis­tra­tifs en per­san mais aus­si ves­tiges de la culture maté­rielle contem­po­raine). Ce fai­sant, il met à jour les inflexions qui mar­quèrent le pre­mier quart du xviie siècle tant en matière de défi­ni­tion et de pro­jec­tion de l’autorité impé­riale moghole qu’en matière de ges­tion de la diver­si­té eth­nique et reli­gieuse et de cen­tra­lisme étatique.

Préliminaire à la réflexion glo­bale enga­gée sur le pou­voir moghol à l’époque de Jahāngīr, le pro­logue démonte les pro­ces­sus his­to­rio­gra­phiques qui pré­si­dèrent à la construc­tion de l’image d’incapacité poli­tique géné­ra­le­ment atta­chée à ce sou­ve­rain. À tra­vers une ana­lyse croi­sant les pers­pec­tives sur l’imperium jahāngī­ride, le corps de l’étude en pro­pose une inter­pré­ta­tion renou­ve­lée et le confronte aux diverses concep­tions et formes de pou­voir coexis­tant dans le cercle des élites mogholes, que leur spé­cia­li­sa­tion soit mili­taire, admi­nis­tra­tive ou reli­gieuse et qu’elles soient ou non inté­grées dans l’appareil d’État. L’épilogue, enfin, élar­git la réflexion aux rela­tions entre le pou­voir jahāngī­ride et deux des autres grandes puis­sances de l’Asie musul­mane de la pre­mière moder­ni­té – l’Iran safa­vide et le kha­nat chingī­zide d’Asie centrale.

 

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