Non, tout entre l’Occident et le Japon ne se perd pas fatalement dans la traduction, et l’étranger n’est pas condamné dans ce pays à la stupeur et aux tremblements. Témoin ce jeune universitaire français qui, en phase avec un partenariat local singulièrement réceptif, fonda au Japon des institutions culturelles françaises, créa des festivals de musique et monta des opéras. Le tout, y compris selon des cheminements parfois improbables sinon romanesques, à l’ombre de la grande figure tutélaire de Claudel, âme de la présence française au Japon depuis la mémorable mission d’ambassadeur qu’il y effectua au cours des années vingt. Michel Wasserman, ancien directeur de l’Institut Franco-Japonais du Kansai et de la Villa Kujoyama, à Kyoto, enseigne à l’université Ritsumeikan et dirige une compagnie lyrique, la Kyoto Opera Society. Spécialiste du théâtre japonais traditionnel, il s’est intéressé ces dernières années à l’acclimatation de la musique occidentale dans le Japon de la modernisation.