Les historiens qui écrivirent l’histoire de la Marine royale au XVIIe siècle ne purent que constater l’importance des marins de La Tremblade dans l’histoire navale : « La Tremblade, la pépinière des matelots » (Charles de La Roncière).
Des conditions géographiques très particulières expliquent cette situation : une presqu’île aux portes de la Gironde. Mais également des situations historiques et religieuses tragiques.
Enfin, des particularités économiques centrées sur la mer qui attire et nourrit ses habitants, sur place ou au long cours sur tous les océans du monde : le sel, vendu dans une grande partie du royaume et exporté dans toute l’Europe du Nord. Au XVIIIe siècle, le grand commerce, notamment vers les Isles à sucre (les Caraïbes), constitue un second pôle d’attraction pour la population maritime de La Tremblade, à partir de Bordeaux, et dans une moindre mesure de La Rochelle, et attire mousses, matelots, officiers vers ces ports. Le trafic du sucre, de l’indigo et du café, le « commerce infâme » des êtres humains, la traite négrière, sont pourvoyeurs d’emplois pour les gens de mer de La Tremblade.
L’importance quantitative des Trembladais liés à la mer est impressionnante. Louis XIII (Richelieu) et Louis XIV (Colbert) ont développé une politique maritime ambitieuse pour affronter Espagnols, Hollandais, Anglais. Après le siège de La Rochelle, la royauté va utiliser au mieux les ressources humaines de la façade atlantique, et notamment de l’Aunis et de la Saintonge. Les dynasties des marins locaux (entre autres Lestrille, Treillebois, Gabernet, Forant, Froger…) vont participer pleinement à ce développement et « montrer le pavillon » aux quatre coins des mers et des océans. Et pourtant… Tous étaient protestants (au moins au départ), et avaient combattu les forces royales au début de leur carrière pendant les guerres de Religion.