Cet ouvrage issu d’une thèse de doctorat étudie la propagande nationaliste du régime de Pékin depuis le lancement de la politique de réforme en 1979, et plus particulièrement depuis la répression du mouvement étudiant de 1989. À travers l’étude d’un symbole particulier – la figure de l’Empereur jaune – cette recherche montre comment le PCC tente de se légitimer à l’heure où son pouvoir est érodé par l’ouverture du pays, la mondialisation de l’économie et les bouleversements sociaux. Construisant un contre-modèle de modernité à opposer aux tenants des droits de l’homme et de la démocratie, le PCC élabore un discours de légitimation cohérent quoique flou destiné à rallier la nouvelle base sociale du pouvoir chinois : la bourgeoisie urbaine émergente. Mais au-delà d’une réinvention nationaliste de la tradition somme toute assez classique, cette recherche permet également d’avoir accès à certaines représentations fondamentales du politique en Chine. En remontant aux origines du symbole, elle montre que la figure de l’Empereur jaune n’a pas été choisie par hasard par les idéologues du régime, mais bien au contraire avec la volonté de capitaliser sur une symbolique ancienne qu’il importe de connaître pour comprendre la nature du politique dans la Chine contemporaine.