La grande plantation esclavagiste – connue aux îles d’Amérique sous divers noms (habitation, estate, plantation, ingenio…) – a laissé aux Antilles sa marque indélébile dans les délicates réalités actuelles. Elle a été et reste le fondement économique, culturel et identitaire des sociétés caribéennes, à la fois unité de base de la production et premier lieu de rencontre et de reconnaissance sociale. Rares ont pourtant été les tentatives visant à en étudier les aspects les plus notables, autant dans leurs similitudes que dans leurs différences, à travers des mises en perspective qui pourraient permettre d’établir un lien significatif entre ses trois principales aires d’expansion dans des îles restées aujourd’hui, en fonction de leurs histoires particulières, francophones, anglophones ou hispanophones. Ces études concernent donc l’esclavage et son corollaire de la traite transatlantique, les débuts de la traite, les premières sociétés abolitionnistes, et les abolitions, plus ou moins tardives selon les pays. Une approche comparative des contextes coloniaux dans les dépendances caraïbes des trois puissances européennes : Grande-Bretagne, France, Espagne. Enfin, une dernière partie traite de la place de la franc-maçonnerie dans l’esclavage en général et du débat sur l’abolition en particulier, un sujet souvent évoqué mais encore très peu étudié à ce jour.