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La Politique étrangère du Cambodge 1945 – 2020

Le Cambodge fut le théâtre d’une des plus grandes tra­gé­dies du XXe siècle : il détient le sinistre record d’être le pays le plus bom­bar­dé de toute l’histoire de l’humanité. Ensuite, le régime de Pol Pot fit dis­pa­raître plus de deux mil­lions de personnes.

Pour son mal­heur le Cambodge, dès l’indépendance acquise en 1953, devint, mal­gré lui, l’épicentre de conflits de dif­fé­rentes natures : appé­tits ter­ri­to­riaux des voi­sins, conflit entre les deux centres du com­mu­nisme mon­dial, conflit entre les deux grands impé­ria­lismes qui enten­daient contrô­ler le monde. Pressentant les dan­gers, il ten­ta d’y échap­per par sa neu­tra­li­té et le non-ali­gne­ment. Toute la poli­tique étran­gère de ce petit pays fut ten­due vers la pro­tec­tion de son inté­gri­té ter­ri­to­riale et de sa neu­tra­li­té. Avec des suc­cès, mais sur­tout des revers. Le coup d’État du 18 mars 1970 ouvrit une décen­nie de l’horreur au terme de laquelle le pays et son peuple furent rame­nés à l’âge de pierre.

Cela n’émut aucune des capi­tales du Conseil de Sécurité de l’ONU. Les grandes puis­sances pour­sui­virent leurs guerres d’influence et infli­gèrent à un peuple mar­tyr une guerre par pro­cu­ra­tion et un iso­le­ment total, pen­dant 12 ans. Depuis que les Accords de Paris sur le Cambodge ont mis fin, en 1991, au carac­tère inter­na­tio­nal d’un conflit subi par les Cambodgiens, le pays est de nou­veau contes­té dans son droit à la sou­ve­rai­ne­té, à la non-ingé­rence, à la neu­tra­li­té, au nom d’une concep­tion exten­sive du droit d’ingérence.

Connaître l’histoire de la poli­tique étran­gère du Cambodge est le meilleur moyen de com­prendre les enjeux dont il est aujourd’hui l’objet.

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