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La France et Bandung

Batailles diplomatiques entre la France, l’Afrique du Nord et l’Indochine en Indonésie (1950-1955)

La France a été très concer­née par la Conférence de Bandung car cette réunion afro-asia­tique devait dis­cu­ter des pro­blèmes et des inté­rêts com­muns en Afrique et en Asie dans les domaines éco­no­miques, sociaux et cultu­rels, mais aus­si en matière de sou­ve­rai­ne­té natio­nale, de colo­nia­lisme et de racisme. Et cette réunion était orga­ni­sée sans impli­quer les puis­sances colo­niales, dont la France. Cependant, à la veille de la Conférence, la France a été impli­quée dans deux pro­blèmes colo­niaux épi­neux. L’un est l’Afrique du Nord dont les enti­tés ter­ri­to­riales (Algérie, Maroc, Tunisie) se sont enga­gées ensemble dans des mou­ve­ments de libé­ra­tion natio­nale contre l’occupation colo­niale française.

L’autre est l’Indochine dont les États (Cambodge, Laos, Sud-Vietnam, Nord-Vietnam) avaient gagné leur indé­pen­dance mais, à l’exception du Nord-Vietnam, étaient tou­jours sous la tutelle fran­çaise dans l’Union Française. Dans cette union, ils étaient États Associés et cen­sés se concer­ter avec la France en matière de poli­tique exté­rieure. Quant au Nord-Vietnam, il était com­plè­te­ment indé­pen­dant de la France grâce au mou­ve­ment de libé­ra­tion natio­nale mené par les com­mu­nistes Vietminh sou­te­nus par la Chine et l’URSS. Le Vietnam est deve­nu un champ de « guerre par pro­cu­ra­tion » (proxy war) entre les deux blocs de super­puis­sances. La crainte était grande chez le bloc Ouest que l’Asie du Sud-Est ne tombe, selon « la théo­rie des domi­nos », dans le bloc Est. C’est dans ce contexte que la France, avec la « pro­cu­ra­tion » de la Grande Bretagne et des Usa, s’est impli­quée indi­rec­te­ment dans la Conférence de Bandung. Comment donc la France, en concer­ta­tion avec la Grande-Bretagne et les Usa, agis­sait avant et pen­dant la Conférence ? Et quelles sont les réac­tions de la France suite à la Conférence ? En réponse à ces ques­tions, ce livre est fon­dé essen­tiel­le­ment sur des archives diplo­ma­tiques fran­çaises non encore étu­diées et mises en valeur depuis plus soixante ans.

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