Collection :

Jules Crevaux et l’exploration de l’Amérique du Sud

(1847-1882)

Médecin de la Marine fran­çaise, Crevaux est d’abord et sur­tout un explo­ra­teur, un per­son­nage hors normes que ses récits de voyages dans les Guyanes, l’Orénoque et le bas­sin de l’Amazone, trans­for­mèrent vite en un héros tout droit sor­ti des romans de Jules Verne pour ses contem­po­rains. Mais c’est aus­si un scien­ti­fique, dont les col­lec­tions ont pris place au musée du Quai-Branly ; un rêveur à la recherche de l’Indien ori­gi­nel ; la vic­time, à 35 ans, d’un assas­si­nat mys­té­rieux dans le Gran Chaco, sorte de Far West sud-amé­ri­cain entre Bolivie, Argentine et Paraguay. Sa mort a un immense reten­tis­se­ment dans les cercles scien­ti­fiques, poli­tiques, mais aus­si au niveau popu­laire. Des rues ou monu­ments lui sont dédiés à Paris, Nancy ou Brest et en Amérique du Sud.

Explorateur flu­vial, il pri­vi­lé­gie les cours d’eau qui sont pour lui « des che­mins qui marchent ». Explorateur aux pieds nus, c’est un adepte d’expéditions dis­crètes. Modeste, sa devise est « Tiens bon ! » et il attri­bue ses suc­cès à « une bonne san­té, un peu d’audace et beau­coup de chance ». Produit de la méri­to­cra­tie, il a eu une pre­mière vie avant l’exploration. Formé à l’Ecole de méde­cine navale de Brest, il est mar­qué par la guerre de 1870, durant laquelle il effec­tue des mis­sions secrètes, et opte pour la France en 1872. Comme Alsacien-Lorrain, il fait de l’exploration de l’Amérique du Sud « sa chose » pour, à l’heure de la Revanche, ne pas trop détour­ner le regard de la « ligne bleue des Vosges » par des conquêtes afri­caines. Crevaux se dis­tingue par la qua­li­té lit­té­raire de ses récits, l’éclectisme de ses centres d’intérêt et, sur­tout, une approche plus huma­niste que colo­nia­liste. Son œuvre témoigne d’une nature et de cultures encore préservées.

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