Jean Lartigue fait partie de ces illustres officiers de marine qui, à côté de leur service dans la Royale, se sont illustrés par leurs talents d’écrivains ou de savants au tournant du XXe siècle. Connu jusque-là par sa longue amitié avec Victor Segalen, la publication de ses Notes d’Étapes (2011) a révélé ses travaux archéologiques en Chine, aux côtés – et non derrière – son ami Segalen. L’intérêt que Chavannes, Pelliot et de nombreux autres sinologues et institutions savantes ont porté aux travaux de Lartigue en témoigne. L’auteur a pu utiliser une très riche collection d’archives et de photographies inédites de Jean Lartigue pour redonner à ce dernier une place souvent occultée par la gloire de Segalen. L’importance de l’amitié et de la relation des deux hommes, leurs échanges littéraires et leurs travaux archéologiques en Chine, sont mis en lumière ici. Les lettres de Segalen à Lartigue, le Journal de ce dernier, éclairent la personnalité de Segalen, et la fin de sa vie, d’un jour nouveau. Une vie remarquable, marquée de l’empreinte chinoise, mais aussi par les deux conflits mondiaux (l’amiral Lartigue meurt en juin 1940) est restituée par Philippe Rodriguez, descendant de la famille Lartigue, et ardent défenseur de la mémoire et de l’œuvre de son héros, tant par les publications que par le travail fait avec le Musée national des Arts asiatiques-Guimet.