La réflexion historique sur le statut de « l’étranger » dans les sociétés anciennes aborde le thème du contrôle des migrants par les autorités publiques. L’étranger et son contrôle sont étudiés sur trois périodes : Une première période médiévale, où les territoires atlantiques du royaume de France sont l’objet d’un long conflit entre les Capétiens et la monarchie anglaise. Le deuxième temps, essentiellement hispanique, est représenté par les métropoles portugaise et espagnole avec leur empire américain respectif, pendant toute la période moderne. L’expérience coloniale de l’étranger accompagne alors la police des migrants des Ibériques. Un troisième temps correspond à l’émergence des nouvelles nations d’Amérique latine au XIXe siècle. De nouveaux acteurs contrôlent alors le processus de la fabrique de l’étranger : les nouveaux États américains. La première définition de l’étranger se fait par son contrôle judiciaire et est fondée sur des notions issues de la construction de l’identité, instrumentalisée par les pouvoirs souverains dans le but d’accentuer la sujétion des populations. Cette étude passionnante aborde donc tous les sujets et les notions qui ont peu à peu déterminé qui était étranger, comment celui-ci pouvait, ou non, devenir un « naturel », s’intégrer : les attitudes et politiques actuelles qui marquent l’actualité des immigrations y trouvent leur source.