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Guyane, la promesse républicaine

Faire France outre-mer, 1920-1980

« Cimetière des Européens », « terre de la grande puni­tion », « colo­nie avor­tée », voi­là autant d’expressions qui ont valu à la Guyane une répu­ta­tion sul­fu­reuse et contri­bué à sa mécon­nais­sance. D’autres, telles « Fille aînée de la France », « France équi­noxiale », ou « vieille colo­nie » viennent au contraire rap­pe­ler com­bien cette terre a par­ta­gé toutes les vicis­si­tudes de l’histoire natio­nale depuis le XVIIe siècle. Des len­de­mains de la Grande Guerre, où cir­cule l’idée de la vendre aux États-Unis, au tour­nant des années 1980 qui voit les Amérindiens s’approprier la citoyen­ne­té fran­çaise, cet ouvrage per­met de retra­cer le che­mi­ne­ment par lequel s’élargissent les fron­tières nationales.

Surgit ain­si une gale­rie de por­traits – autoch­tones amé­rin­diens, bushi­nenge ou aven­tu­riers mis­sion­naires, « hus­sards » créoles répu­bli­cains ou orpailleurs à la recherche de l’Eldorado, fonc­tion­naires de l’administration colo­niale ou pré­fec­to­rale, dont les écrits et les récits per­mettent de sai­sir com­ment se for­ti­fie outre-Atlantique la com­mu­nau­té natio­nale, com­ment en somme se fait France outre-mer. À l’heure où la ques­tion de l’identité natio­nale conti­nue de frac­tu­rer la socié­té fran­çaise, ce détour guya­nais invite à repen­ser aus­si bien l’imaginaire de la nation que l’idéal de l’intégration par l’école de la République.

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