Collection :

De la Nouvelle-Néerlande à New York

La naissance d’une société esclavagiste (1624-1712)

L’histoire de la colo­nie de New York ne peut être dis­so­ciée de celle de l’esclavage. En effet, l’esclavage fut implan­té dès l’arrivée des pre­miers colons néer­lan­dais en 1624 et se déve­lop­pa paral­lè­le­ment à la colo­nie, s’étendant dans les régions rurales autour de l’île de Manhattan et s’ancrant à tous les niveaux de cette jeune socié­té colo­niale. Si le sta­tut de l’esclave n’était pas encore véri­ta­ble­ment codi­fié à l’époque néer­lan­daise, il le fut pro­gres­si­ve­ment après la conquête anglaise de 1664 jusqu’en 1712, date de la pre­mière révolte d’esclaves sur le conti­nent nord-amé­ri­cain. Ce cadre légis­la­tif qui liait indé­fec­ti­ble­ment le sta­tut ser­vile à la cou­leur de peau façon­na les men­ta­li­tés et ren­for­ça les pré­ju­gés raciaux que les colons avaient héri­tés de la Renaissance. Or, la rigi­di­té de ce cadre ne put se confor­mer par­fai­te­ment à la réa­li­té de l’environnement new-yor­kais qui récla­mait des esclaves une grande mobi­li­té et une cer­taine auto­no­mie et qui tolé­rait, depuis la période néer­lan­daise, la pré­sence d’une com­mu­nau­té de Noirs libres, laquelle per­mit de confor­ter les esclaves dans leur volon­té de s’affirmer cultu­rel­le­ment et de résis­ter à leur condi­tion. Ainsi l’esclavage fut loin d’être cette « ins­ti­tu­tion par­ti­cu­lière » chère au Sud mais était répan­du sur l’ensemble du ter­ri­toire amé­ri­cain depuis ses origines.

Du même auteur :