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Correspondance d’Étienne Henri Harouard du Beignon, négociant rochelais, de 1759 à 1762

Présentée et annotée par Jean Hesbert

Cette cor­res­pon­dance incon­nue du négo­ciant roche­lais Étienne Henri Harouard du Beignon est pré­cieuse car elle date d’une période par­ti­cu­liè­re­ment sen­sible pour l’histoire de la ville et du port de La Rochelle, la guerre de Sept ans. Celle-ci s’acheva par le désas­treux trai­té de Paris de 1763 qui entraî­na, coup consi­dé­rable por­té à l’économie de la ville, la perte du Canada.

Dans ses lettres, Harouard décrit la situa­tion dra­ma­tique d’un port pri­vé d’activité ; il évoque les incur­sions anglaises qui bloquent les ports, les prises effec­tuées par les navires anglais, y com­pris des embar­ca­tions qui assurent la liai­son avec l’île d’Oléron, les troubles appor­tés au cabo­tage effec­tué essen­tiel­le­ment par les Hollandais.

La cor­res­pon­dance du négo­ciant retrace éga­le­ment le cadre social dans lequel il évo­lue, ses rela­tions fami­liales, la ges­tion de ses pro­prié­tés qu’il suit atten­ti­ve­ment ; ses lettres apportent d’infinies pré­ci­sions sur la vie roche­laise de l’époque. À tra­vers elles, c’est la vie quo­ti­dienne d’un notable roche­lais qui est res­ti­tuée avec des pré­oc­cu­pa­tions très maté­rielles comme le prix des céréales ou la pro­duc­tion de ses vignes. Ses lettres livrent enfin de pré­cieuses indi­ca­tions sur la ges­tion finan­cière des capi­taux d’un négo­ciant qui s’est consi­dé­ra­ble­ment enri­chi dans le com­merce, y com­pris négrier, et cherche à pro­té­ger son capi­tal en pla­çant avan­ta­geu­se­ment ses dis­po­ni­bi­li­tés, notam­ment dans l’achat de charges pour ses enfants.

Ces lettres res­ti­tuent la vie du port et de la ville de La Rochelle à un moment impor­tant de son his­toire et consti­tuent un témoi­gnage pré­cieux et utile.

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