Collection :

Corans manuscrits d’Afrique

Sémiologie graphique et identités culturelles

En entrou­vrant ce livre, le lec­teur pénètre dans un monde nou­veau, celui des scribes et enlu­mi­neurs musul­mans de l’Afrique dont la pro­duc­tion livresque consi­dé­rable et en par­ti­cu­lier celle d’une grande varié­té de corans est pas­sée inaper­çue du monde colo­nial euro­péen et de ses savants orientalistes.

Comment les let­trés afri­cains ont-ils conçu le livre cora­nique que leur a appor­té l’islam ? Ont-ils copié ano­ny­me­ment les modèles isla­miques domi­nants ou bien ont-ils inno­vé, cher­ché à leur pro­cu­rer une iden­ti­té maté­rielle et gra­phique qui leur appar­tienne ? Car le Coran n’est pas seule­ment un texte, un mes­sage reli­gieux, il s’incarne dans un objet com­plexe, fait de maté­riaux et de signes qu’il est loi­sible à chaque copiste d’arranger sui­vant sa propre sen­si­bi­li­té et celle de son groupe social d’appartenance. Formé à un niveau supé­rieur, après l’école cora­nique, le copiste afri­cain, qui est aus­si le plus sou­vent l’enlumineur, se signale par sa créa­ti­vi­té dans ses déco­ra­tions et en par­ti­cu­lier dans sa cal­li­gra­phie, sou­vent sur­pre­nante, qui appa­raît tou­jours inédite et témoigne des dif­fé­rentes iden­ti­tés cultu­relles des popu­la­tions afri­caines. On abou­tit ain­si à la décou­verte cen­trale de l’étude : les corans se dis­tinguent non seule­ment sur le plan eth­nique ou régio­nal mais sur­tout au niveau de l’ensemble de l’Afrique où ils forment deux grands groupes de l’Ouest et de l’Est, aux phy­sio­no­mies oppo­sées sur les plans maté­riels, gra­phique, scrip­tu­raire et décoratif.

La majo­ri­té des corans de l’étude sont inédits.

Du même auteur :
Afrique subsaharienne et langue arabe 
(2019)